Un chiffre froid : près de 70 % des sportifs amateurs subiront une blessure articulaire au moins une fois dans leur parcours. En coulisses, le strapping s’est fait une place de choix sur les terrains, les pistes et jusque dans les vestiaires.
Le principe est simple, mais exige rigueur : poser des bandes adhésives sur des zones ciblées pour soutenir, stabiliser et permettre au corps d’aller plus loin, sans se mettre en péril. Les sportifs professionnels ne sont pas les seuls à en profiter, loin de là. Du footballeur au coureur du dimanche, du joueur de tennis au gymnaste, tous y trouvent une arme de prévention fiable. Derrière la simplicité du geste, une technique qui mobilise entraîneurs, kinésithérapeutes et médecins, déterminés à réduire entorses, tendinites et autres blessures qui menacent la saison.
Qu’est-ce que le strapping et comment fonctionne-t-il ?
Le strapping, c’est l’art d’utiliser des bandes spécifiques, coton ou élastique, pour fixer, soutenir ou limiter les mouvements d’une articulation sollicitée ou fragilisée. En cabinet de kinésithérapie comme à la salle d’entraînement, cette méthode s’impose pour accompagner la guérison ou éviter l’accident. L’idée n’est pas d’immobiliser totalement, mais de guider et de rassurer l’articulation ou le muscle, tout en permettant une certaine mobilité, le compromis parfait entre repos et mouvement.
Pour saisir l’intérêt du strapping, il suffit de regarder ses objectifs concrets :
- Prévention des blessures : stabiliser les articulations vulnérables pour limiter le risque d’entorse ou de luxation.
- Atténuation de la douleur : restreindre les gestes qui pourraient empirer une lésion déjà présente.
- Favoriser la cicatrisation : maintenir les tissus dans la bonne position pour permettre une récupération optimale.
Avant d’acheter une bande de strap, mieux vaut connaître la différence entre bandes élastiques et bandes rigides. Les premières se prêtent à un maintien souple, idéal pour accompagner le geste sportif ; les secondes assurent une immobilisation accrue, adaptée aux situations d’urgence ou aux blessures sévères. Quant au taping, il s’agit d’une variante ciblée, pensée pour venir en aide à des muscles ou tendons précis, souvent visible sous forme de bandes colorées chez les athlètes.
Le strapping n’a rien d’élitiste. Qui n’a jamais croisé un coureur amateur entourant sa cheville avant une sortie ou un basketteur sécurisant son poignet avant d’entrer sur le terrain ? Cette technique devient rapidement un réflexe pour celles et ceux qui veulent bouger sans craindre la rechute.
Les bienfaits du strapping dans la prévention des blessures
En stabilisant les articulations, le strapping agit comme un rempart face à la répétition des gestes à risque. Son rôle va bien au-delà de la simple protection : il évite l’accumulation des microtraumatismes, limite les faux mouvements et réduit la probabilité d’une blessure subite.
Voici quelques bénéfices concrets du strapping, repérés chez de nombreux sportifs :
- Réduction du risque d’entorse, en maintenant l’articulation dans un axe sûr.
- Diminution des tendinites, grâce à la limitation des mouvements excessifs et répétitifs.
- Prévention des luxations, en offrant un maintien ciblé sur les articulations sujettes à l’instabilité.
- Accélération de la cicatrisation, en assurant une immobilisation raisonnée et adaptée à la phase de guérison.
Un exemple concret : lors d’une compétition de course à pied, le strapping appliqué à la cheville peut faire la différence entre terminer la course et abandonner sur blessure. Il agit en amont, avant que le problème ne survienne, et c’est là toute sa force.
Au-delà de l’action préventive, le strapping soulage aussi la douleur en réduisant l’inflammation. Les sportifs retrouvent plus vite leur mobilité, leur confiance et limitent les arrêts prolongés. À condition de l’utiliser correctement, il devient un atout pour tous ceux qui cherchent à préserver leur santé physique sur le long terme.
Comment réaliser un strapping efficace ?
Réaliser un strapping utile nécessite de suivre une méthode précise, étape par étape :
- Préparer la zone : nettoyer et sécher soigneusement la peau. Lorsque la pilosité est importante, il vaut mieux raser pour améliorer la tenue des bandes.
- Positionner la bande : poser d’abord une protection en mousse pour éviter les irritations, puis placer les bandes selon l’articulation à soutenir.
- Appliquer les bandes : pour une cheville, il s’agit d’enrouler une bande de base autour du bas de la jambe, puis de croiser en huit autour de l’articulation. Au genou, la bande doit soutenir la rotule. Pour le poignet, on adopte une spirale pour garantir le maintien.
- Ajuster la tension : trouver le juste équilibre pour éviter la surpression. La circulation ne doit jamais être entravée, mais le maintien doit rester ferme.
- Contrôler le résultat : vérifier que l’articulation est bien stabilisée, que la bande ne glisse pas, et qu’aucune gêne excessive n’apparaît lors des premiers mouvements.
Conseils pratiques
Pour maximiser les bénéfices du strapping, il est recommandé de :
- Demander conseil à un kinésithérapeute ou un médecin pour maîtriser la pose adaptée à chaque articulation.
- Opter pour des bandes de bonne qualité, gage de maintien et de confort.
- Remplacer les bandes après chaque séance pour limiter les risques de problèmes cutanés.
Cheville, genou, poignet, épaule ou tendon d’Achille : chaque zone a sa méthode et ses particularités. S’appuyer sur les recommandations d’un professionnel de santé permet d’éviter les erreurs, de profiter réellement de la protection offerte par le strapping, et de continuer à pratiquer son sport favori sans craindre la prochaine blessure.
Finalement, le strapping, c’est la promesse d’un terrain de jeu plus sûr. Sur la ligne de départ ou lors d’un match décisif, ces bandes discrètes deviennent le fil invisible qui relie performance et sérénité. La question n’est plus de savoir s’il faut s’y mettre, mais comment l’adopter intelligemment pour durer.


