La Fédération internationale de football interdit aux joueuses de porter des shorts blancs pendant leur période menstruelle, une mesure adoptée après des années de témoignages sur l’inconfort et l’anxiété liés à la pratique sportive en compétition. Pourtant, aucune contre-indication médicale n’empêche l’exercice physique pendant les règles. Au contraire, plusieurs études scientifiques montrent qu’une activité adaptée peut atténuer les douleurs menstruelles et améliorer l’humeur.
Certains mythes persistent, alimentant la crainte d’effets négatifs sur la santé ou la performance. Ces croyances influencent encore le choix de nombreuses femmes quant à la pratique ou non d’un sport pendant cette période.
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Règles et activité physique : ce que la science nous apprend
L’activité sportive durant le cycle menstruel intrigue, questionne et parfois divise, bien au-delà du vestiaire. Désormais, les études sont formelles : le sport ne multiplie ni la douleur ni le flux menstruel. Mieux : il agit comme un levier pour apaiser le syndrome prémenstruel (SPM), atténuer les douleurs menstruelles et renforcer l’équilibre psychique.
Le cycle menstruel comporte plusieurs phases, chacune marquée par d’intenses variations hormonales : l’œstrogène et la progestérone s’en donnent à cœur joie pour modeler l’énergie, la récupération et l’humeur. Après les règles, durant la phase folliculaire, l’énergie remonte en flèche : le corps encaisse plus volontiers les entraînements soutenus. En phase lutéale, le cortisol (hormone du stress) grimpe, la fatigue s’accentue et les symptômes du SPM se manifestent parfois.
Voici ce que montrent les principaux bénéfices de l’activité physique sur ce terrain :
- Le sport aide à réduire les niveaux de cortisol
- Il apaise les symptômes prémenstruels : douleurs, irritabilité, inconfort
- Il favorise la récupération, même en cas de règles douloureuses
Tout cela n’a rien d’anecdotique : l’entraînement régulier module la réponse inflammatoire du syndrome prémenstruel et influe autant sur le mental que sur le physique. L’idée dominante : ajuster la charge de travail, adapter la routine, mais ne pas s’arrêter sans raison. Cette approche optimise la fonction du cycle menstruel et améliore le ressenti lors des règles.
Faut-il adapter son sport pendant ses règles ?
Adapter sa pratique sportive en période de règles reste une préoccupation pour beaucoup. Entre variations hormonales, fluctuations d’énergie, douleurs menstruelles et gestion du confort, certaines préfèrent lever le pied. Pourtant, les données médicales ne pointent aucune interdiction universelle. Tout repose sur l’écoute attentive du corps et l’ajustement de l’activité physique au cas par cas.
Pour certaines, réduire l’intensité ou raccourcir la séance devient une nécessité quand crampes ou fatigue s’invitent. Les exercices de faible intensité, marche rapide, yoga, natation douce, offrent alors une bulle bienfaisante, tout en maintenant les avantages d’une routine régulière. D’autres, au contraire, poursuivent leur entraînement habituel sans ressentir la moindre gêne. Le risque de blessure reste stable, mais la souplesse musculaire peut varier selon la phase du cycle.
Pour y voir plus clair, voici quelques recommandations à adapter selon vos sensations :
- Choisissez des activités plus douces si la sensation de lourdeur ou la fatigue se fait sentir
- Misez sur des protections menstruelles fiables : culottes menstruelles, tampons, ou maillots de bain spécifiques
- Pensez à bien vous hydrater, surveillez la récupération et, en cas de symptômes inhabituels, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé
L’essentiel : ajuster ses habitudes à ses besoins du moment, sans appliquer de recettes toutes faites. La pratique sportive s’inscrit dans une logique de flexibilité et de respect de soi, bien loin des injonctions à la performance ou à la restriction systématique.
Idées reçues sur l’exercice menstruel : démêler le vrai du faux
Sur le cycle menstruel et l’exercice physique, les idées reçues ont la vie dure. Beaucoup s’imaginent que toute activité intense est à bannir, que le flux menstruel va exploser ou que la performance sera systématiquement en chute libre pendant les règles. La réalité, plus nuancée, s’appuie sur les récentes études de physiologie et sur le retour d’expérience des sportives.
Certains pensent encore qu’utiliser une culotte menstruelle ou un tampon freine la pratique, surtout en natation. Pourtant, des protections conçues pour le sport existent : des maillots de bain adaptés, des produits pensés pour la sécurité et le confort. Quant au flux menstruel, il ne s’intensifie pas à cause de l’exercice : il suit sa propre dynamique, indépendante de l’effort.
Le syndrome prémenstruel (SPM) reste souvent accusé de plomber la motivation, alors que l’activité physique, même modérée, peut au contraire aider à réguler le stress et stabiliser l’humeur, via son action sur le cortisol et d’autres médiateurs hormonaux.
Pour tordre le cou à certaines idées tenaces, voici ce qu’il faut retenir :
- L’utilisation d’une serviette hygiénique n’empêche pas la pratique de la plupart des sports sur terre
- Le corps ne s’affaiblit pas à chaque cycle : fatigue ou sensibilité varient, mais la fragilité n’est pas une fatalité
- La gestion des symptômes dépend avant tout du ressenti, de la phase du cycle menstruel et d’une adaptation avisée de l’entraînement
Des conseils concrets pour bouger sereinement tout au long du cycle
Les variations du cycle menstruel n’interdisent rien : elles rappellent l’intérêt d’écouter son corps et d’adapter ses efforts. Pendant les règles, certaines ressentent une fatigue plus marquée, d’autres poursuivent leur programme sans baisse de intensité. Ce qui compte : adapter la charge à son état du moment, privilégier une activité physique douce si besoin, fractionner les séances pour éviter la lassitude ou l’épuisement. Yoga, marche dynamique, natation : des valeurs sûres pour récupérer sans agresser l’organisme.
Ne négligez pas l’hydratation : le flux menstruel accroît parfois les pertes hydriques. Optez pour une eau riche en minéraux, compensez la transpiration, surtout si l’effort s’intensifie. L’alimentation pèse aussi dans la balance : des apports en fer (légumineuses, viande rouge, fruits secs) soutiennent la santé physique et limitent la fatigue due à une éventuelle baisse du taux d’hémoglobine.
Ne faites pas l’impasse sur la récupération : après l’effort, accordez-vous détente musculaire et repos, surtout pendant la phase lutéale, souvent propice à l’apparition du syndrome prémenstruel. Restez attentive à vos ressentis. Les protections adaptées, culottes menstruelles, tampons conçus pour le sport, permettent de bouger en toute sécurité, de jour comme de nuit. Si des symptômes inhabituels ou une gêne persistante surviennent, prenez rendez-vous avec un professionnel de santé pour ajuster votre routine et préserver votre équilibre, tant physique que mental.
Bouger pendant ses règles : chacun trace son chemin, sans fausse pudeur ni dogme. Ce qui compte, c’est la liberté de choisir son rythme, toujours en harmonie avec soi-même.


